Comment faire face aux discriminations à l’embauche ?

Les discriminations à l’embauche touchent particulièrement les femmes, qu’elles soient françaises ou étrangères. Dans cet article, nous allons voir ensemble comment les identifier et y faire face, avec des solutions concrètes et positives.

Le problème des discriminations à l’embauche

Malheureusement, de nombreuses femmes font face à des discriminations lors de leur recherche d’emploi. Ces discriminations peuvent prendre différentes formes :

La discrimination liée au genre se manifeste de plusieurs manières. Par exemple, lors d’un entretien, certains recruteurs posent des questions inappropriées sur un éventuel désir d’avoir des enfants. D’autres présupposent qu’une femme ne pourra pas occuper un poste à responsabilités à cause de ses obligations familiales.

La discrimination liée à l’origine est également très présente. Les femmes étrangères ou issues de l’immigration font face à des préjugés supplémentaires : on peut leur demander si elles parlent « vraiment » bien français, douter de leurs compétences malgré leurs diplômes, ou encore leur faire des remarques sur leur accent.

L’âge est un autre facteur de discrimination : les femmes de plus de 45 ans sont souvent considérées comme « trop âgées » pour certains postes, tandis que les jeunes femmes peuvent être jugées « pas assez expérimentées » ou « pas assez matures ».

Des exemples concrets de situations discriminantes

Marie, 35 ans, témoigne : « Lors d’un entretien pour un poste de directrice commerciale, on m’a demandé si j’avais prévu d’avoir des enfants bientôt. Le recruteur a insisté en disant que c’était important pour l’entreprise de le savoir. J’ai su à ce moment-là que je ne serais pas prise, peu importe mes compétences. »

Fatima, 42 ans, raconte : « Avec mon diplôme d’ingénieure obtenu au Maroc et 15 ans d’expérience, je pensais trouver facilement du travail à Paris. Mais lors des entretiens, on me demande systématiquement si mon diplôme est ‘vraiment équivalent’ aux diplômes français. Certains recruteurs ont même suggéré que je reprenne des études en France. »

Sarah, 52 ans, partage : « Après avoir élevé mes enfants, j’ai voulu reprendre mon métier de comptable. Mais on me dit souvent que je ne suis ‘plus dans le coup’ ou que je risque d’avoir du mal avec les nouveaux logiciels. C’est frustrant car j’ai suivi plusieurs formations pour me remettre à niveau. »

Les solutions pour faire face aux discriminations

Connaître ses droits

Il est essentiel de savoir que la discrimination à l’embauche est illégale en France. La loi protège contre les discriminations basées sur :

  • Le genre
  • L’origine
  • L’âge
  • La situation familiale
  • La grossesse
  • Les convictions religieuses
  • L’état de santé
  • Le handicap

En cas de discrimination, vous pouvez :

  • Contacter le Défenseur des droits
  • Porter plainte auprès du procureur de la République
  • Saisir le Conseil de prud’hommes
  • Contacter des associations spécialisées

Préparer ses réponses

Face aux questions discriminatoires, voici quelques réponses possibles :

« Je préfère centrer notre discussion sur mes compétences professionnelles et mon expérience qui correspondent au poste. »

« Cette question n’a pas de lien avec mes capacités à occuper ce poste. Je vous propose de parler de mes réalisations professionnelles. »

« Je connais mes droits, et cette question est discriminatoire selon la loi française. Revenons plutôt sur mon projet professionnel. »

Se faire accompagner

De nombreuses structures peuvent vous aider :

  • Les associations féministes comme « Force Femmes » pour les plus de 45 ans
  • Les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF)
  • Les associations d’aide aux femmes migrantes
  • Les syndicats qui proposent des permanences juridiques

Valoriser ses atouts

Transformez ce qui pourrait être vu comme des « faiblesses » en forces :

  • Une pause carrière pour élever ses enfants ? Mettez en avant vos compétences en organisation et gestion du temps.
  • Une expérience à l’étranger ? Soulignez votre capacité d’adaptation et votre ouverture d’esprit.
  • Un changement de carrière tardif ? Valorisez votre maturité et votre motivation.

Des exemples de réussites

Nadia, 38 ans : « Quand on m’a fait des remarques sur mon voile en entretien, j’ai calmement rappelé la loi et recentré la discussion sur mes compétences. J’ai finalement été embauchée et mon professionnalisme a fait taire les préjugés. »

Sylvie, 49 ans : « Grâce à une association féministe, j’ai repris confiance en moi. J’ai appris à mettre en avant mon expérience comme un atout. Aujourd’hui, je dirige une équipe de 10 personnes. »

Aisha, 31 ans : « Le réseau professionnel de femmes que j’ai rejoint m’a beaucoup aidée. J’ai trouvé un emploi grâce à une membre qui m’a recommandée dans son entreprise. »

Conclusion : Pourquoi continuer le combat féministe ?

La lutte contre les discriminations à l’embauche reste un combat essentiel du féminisme. Même si des progrès ont été réalisés, les préjugés et les comportements discriminatoires persistent.

Chaque femme qui refuse la discrimination, qui fait valoir ses droits, qui réussit malgré les obstacles, contribue à faire évoluer les mentalités. Le féminisme nous rappelle que nous ne sommes pas seules face à ces difficultés et nous donne des outils pour y faire face.

Plus nous serons nombreuses à dénoncer les discriminations, à connaître nos droits et à les faire respecter, plus nous pourrons construire un monde professionnel véritablement égalitaire.

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